ONG et droits des femmes

L’ONG camerounaise Horizons Femmes  sensibilise les femmes rurales sur le droit foncier

L’ONG camerounaise Horizons Femmes a saisi l’opportunité de la fête du 8 mars 2019 pour relancer la problématique de l’accès à la terre pour les femmes.

L’occasion était trop belle pour la manquer. l'ONG Horizons Femmes a donc multiplié les réunions de sensibilisation dans tous les lieux de rassemblement de ces dames. Elle a tenté de les sensibiliser et de porter son plaidoyer mais le message sera-t-il entendu. M Tick Ndewe Armand l’un des coordonnateurs de l’atelier de Bafia dans la région du Centre et madame Madong Angeline ont constaté avec amertume que le thème ne faisait pas trop courir les femmes dans le Mbam.  Pour Angeline Mandong, cette réticence s’explique par le passif ancestral.« Dans le contexte camerounais, on nous a toujours dit que les femmes n’héritent des terres. En tout cas, nos parents nous l’ont dit. Dans la plupart des familles, cette coutume perdure et c’est ainsi que certains hommes écartent leurs sœurs lors du partage du patrimoine familial ». ajoute-t-elle. M. Tick Ndewe soutient la révision du code de la famille : « Nous sommes dans le cadre de la mobilisation communautaire et nous portons un plaidoyer pour la sauvegarde des droits fonciers des femmes et des veuves ».

Ce projet est mis en œuvre dans deux régions du Cameroun dont le Centre et l’Ouest. Horizons Femmes bénéficie de l’appui d’un partenaire dénommé AWDF basé au Ghana.  Les études qui ont été menées montrent que dans les litiges fonciers, le droit est généralement dit en défaveur des femmes. Pour les deux régions citées, sur les 12000 titres fonciers délivrés seulement 2000 appartiennent aux femmes. Horizons Femmes pense que le titre foncier est un élément indispensable pour l’épanouissement des femmes. Dans les deux régions cibles, c’est l’agriculture qui prédomine. Selon les statistiques, les femmes viennent en tête avec 87% mais malheureusement, elles ne maîtrisent pas la terre. Dans ce contexte, Horizons Femmes pense qu’il y a lieu de faire quelque chose. Il y a beaucoup de pesanteurs, des barrières socio-culturelles. En conséquence, ce problème est économique car les femmes n’ont pas les moyens de s’acheter une parcelle de terre mais en même temps, il y a un problème d’information sur les procédures liées à l’obtention du titre foncier.

Respectez le droit des femmes sur la base du code de la famille est une chose mais il ne faut pas ignorer que nos ancêtres nous ont légué le droit coutumier dans lequel tout n’est pas noir. Certains aspects peuvent nous éviter de tomber dans les travers de l’exhibitionnisme et des revendications à tout vent

Florence Esther/photoresporter